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La passion de l'écriture.

Les souvenirs de Sophia : nos un an

Mes premières vacances à deux.

Août, 1957

     Avec William nous décidâmes de partir en vacances ensemble. Nous allâmes à KILLIECRANKIE près du CAIRNGORMS NATIONAL PARK en Écosse. Jusqu’à ces vacances, je n’étais jamais allée plus loin dans le Nord qu’à Édimbourg. Jamais dans mon enfance, je n’aurais pensé quitter Londres alors aller en Écosse, c’était en dehors de mon imagination. En plus, j’y allais avec William. Tout se passait très bien entre nous. Je mangeais, avec lui, chez ses parents tous les dimanches midi. Les BRINGSTONES avaient une nouvelle passion : les brunchs chez des amis ou dans des restaurants. S’ils déjeunaient à la maison, Brigitte me remplaçait pour le ménage. Madame BRINGSTONE adorait William et je pense qu’elle m’appréciait, d’où toutes ces faveurs qu’elle me faisait. Après le déjeuner chez ses parents, nous allions toujours faire une activité. Des balades à bicyclette, des baignades dans le lac, de longues marches dans la forêt, des moments de détente sous un arbre ou chez lui, des puzzles, des visites de sites historiques dans les environs, du jardinage – j’ai appris énormément de choses sur les plantes –, une séance de cinéma, du bowling, etc. Je ne me suis jamais ennuyée avec William. Le plus souvent nous n’étions que tous les deux mais parfois son meilleur ami et sa fiancée étaient avec nous. Je m’entendais très bien avec eux. Nous rigolions énormément. La maladresse de William me faisait beaucoup rire. Je ne compte plus le nombre de fois où il a chuté de son vélo ou du lit. Une fois, il était même tombé en descendant de sa voiture. Il avait été tellement fier de me montrer la voiture qu’il venait de s’acheter qu’il n’avait pas pensé à mettre un pied devant l’autre. Chaque dimanche soir était un déchirement pour nous car il fallait attendre une semaine avant de nous revoir. Ainsi passer une semaine de vacances ensemble, sans se quitter, était un réel bonheur pour nous. C’était aussi une nouvelle expérience.

 

     À la fin de nos vacances, nous ne rentrâmes pas rentrés à SPITAL TONGUES mais nous allâmes à Londres pour voir Anna-Beth, Jake et le futur bébé. Anna-Beth tomba enceinte quelques semaines après son mariage. Nous passâmes trois jours à Londres. C’était la première fois que William venait à la capitale.

     C’était à mon tour d’annoncer une bonne nouvelle à mon amie et j’avais la chance de le faire de vive voix. Durant nos vacances en Écosse, William m’avait demandé en fiançailles lors d’une soirée à la belle étoile. Il avait tout préparé. Une grande toile tendue en guise d’abri, des couvertures sur le sol et d’autres pour nous couvrir si la nuit se rafraîchissait – et la nuit c’était légèrement rafraîchit –, des coussins, des bougies et un délicieux repas. Tout était parfait. Je revois encore le décor comme si cela c’était produit hier. Je ne m’étais pas doutée qu’il allait me demander en fiançailles. Je pensais que c’était une soirée pour fêter nos un an. Je crois que ce soir-là fut la seule fois où il ne fit pas preuve de maladresse. La nuit fut douce et le moment magique. Ce fut à mon tour de vivre un moment de bonheur.

     Ma bague était magnifique. Un solitaire. Le diamant n’était pas très gros mais à mes yeux il l’était plus que la lune. La bague nous ressemble, elle est simple. William n’aime pas les choses extravagantes et moi non plus. Enfin, si, un peu, mais ce solitaire était au-dessus de mes espérances.

     Je suis restée sur mon petit nuage pendant des jours si ce n’était des semaines. Madame BRINGSTONE m’offrit un bracelet pour fêter mes fiançailles. Une nouvelle fois, son geste me toucha beaucoup. Malgré les apparences, madame BRINGSTONE était très généreuse avec nous. Elle nous offrait toujours un petit cadeau à nos anniversaires, à la date d’anniversaire de notre arrivée chez eux et à noël.

 

*

 

Septembre, 1957

     Quand Brigitte récupérait les bouquets chez Margaret, les mardis matin, il y en avait toujours un pour moi de la part de William. Il choisissait lui-même les fleurs. Après nos fiançailles, j’avais le droit à un bouquet de fleurs et à quelques chocolats. Du chocolat noir avec des noisettes. Il y en avait cinq, c’était le nombre de soir qu’il me restait à attendre avant de pouvoir le revoir. Il était tellement attentionné. Parfois, je me sentais gênée parce que je n’avais rien à lui offrir. Il me disait que mon intelligence, ma gentillesse, ma beauté et surtout mon amour envers lui suffisaient amplement. Pour lui, c’était son plus beau cadeau. Je gardais tous les emballages des chocolats parce qu’il y laissait toujours un petit mot « mon amour », « petite abeille » - c’était le surnom qu’il me donnait –, « tu es la plus forte » ou bien encore « passe de belles journées ». Comme pour Édouard, il avait une boîte mais celle-ci est plus grande et plus belle, à mes yeux. J’y mis tous les emballages, ainsi que d’autres souvenirs que nous avions eus ensemble comme des billets de cinéma, des billets de train, des photos, de petits objets mais également des fleurs séchées. À chacun de ses bouquets, je gardais une des fleurs, celle que je trouvais la plus jolie. Je la faisais sécher et j’y accrochait une petite étiquette sur laquelle avec la date à laquelle je recevais le bouquet. La boîte est remplie de fleurs séchées. J’ai même d’autres boîtes dont une confectionnée de ses mains. J’ai continué à collectionner nos souvenirs.

 

*

 

14 février, 1958

     Deux ans après notre premier rendez-vous, nous nous dîmes « oui » pour la vie. Pour l’heure, pour au moins cinquante-sept années de magie. Il neigea ce jour-là. Ce fut magnifique. Nous avions choisi les couleurs blanc et champagne pour notre mariage. Avec la neige à l’extérieur ça eut quelque chose de magique. Il y eut des fleurs partout. Que serait William WILSON sans ses fleurs ?

     Il y eut la famille et les amis de William, Anna-Beth, Jake et Adrian, Brigitte, Catherine et Martha, les BRINGSTONE et Elizabeth. Édouard eut un voyage d’affaire, il ne put être présent. Ce qui arrangea William. En tout, nous étions une soixantaine de personnes. Nous fûmes entourés d’amour.

     Si vous aviez vu ma robe. J’étais la plus belle, en tout cas c’est ce que me répète chaque jour mon cher et tendre époux. Je vous montrerai mon album photo de mariage plus tard. Je le garde précieusement dans ma chambre avec mes boîtes à souvenirs. C’était le début de notre vie à deux. Enfin pour quelques temps seulement. J’étais tellement heureusement d’épouser l’amour de ma vie. J’ai eu le coup de foudre pour lui dès le premier jour mais je ne m’en suis rendu compte que le jour de notre mariage. Il était tellement magnifique dans son costume. Un vrai gentleman. Le plus beau. Quand je pense qu’à cause d’un mal entendu, nous avions failli passer à côté de notre histoire d’amour. Nous ne sommes pas notre premier amour de jeunesse mais nous sommes notre dernier amour, celui de toute une vie.

 

 

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